Tout juste en rentrant, avant que les beautés de ce lieu ne m’échappent…
Nous venons de dîner dans un très bel endroit, le guide, en sortant de l’hôtel m’avait prévenu de prendre mon appareil photo que j’ai préféré laissé dans la chambre à sécher. Nous sommes arrivés dans le village du dragon d’or, proche de l’endroit ou le premier roi Nguyen décida de développer la ville de Hué pour en faire la capitale du Viet Nam.
C’est au fond d’une étroite rue sombre que l’on arrive devant une belle porte en bois. Passé cette porte, c’est un jardin magnifique que l’on découvre, composé de plusieurs petits étangs, d’arbre aux odeurs délicieuses et de crapauds faisant leurs discutions.
Nous sommes alors accueillis dans la « maison » principale, premier bâtiment construit pour la résidence de ce mandarin, grand-père de l’homme à l’allure timide et âgée qui nous offrira le dîner ce soir. C’est alors sur une table en bois de fer, entourée de bancs très joliment détaillées et sous un toit de bois somptueusement nacrée, devant l’autel des anciens, que cet homme nous présente la demeure dont il a hérité. Pendant près de 20 minutes il nous parlera, traduit par notre guide, Mr. Thien, de l’histoire de sa famille, la construction de la demeure et des particularités architecturales de celle-ci.
Tout le bois est magnifique, sculpté en détail, finesse, sur lequel de magnifiques dessins en laques sont apposés. Nous sommes dans un petit palais, une résidence de mandarin à l’époque de l’avant dernier roi de la dynastie Nguyen.
Nous serons seuls à dîner ce soir. L’ouverture de la maison est toute récente et un seul groupe est présent à la fois pour déjeuner ou dîner. 4, au milieu de ce jardin, à qui on nous présente de magnifiques plats.
Nous commençons par des nems dont la galette de riz les entourant est particulièrement fine et délicatement croquante. Accompagné de chair de crevette mélangée à quelques herbes et légèrement frit.
Ensuite une petite salade fraîche, mélangé au noic nam et composée de fleurs de bananiers, ananas, nouilles très fines, concombre, carotte, soja et d’autres petites douceurs.
Ensuite arrive un potiron frais, refermant une soupe douce, sûrement mélangée à une pâte de soja.
Puis une spécialité de Hué, du bœuf mariné puis sauté sur une tuile, posé sur ce qui peut ressembler à un kanoun, un petit pot à braise en terre cuite. La viande, mélangée par nos soins à un simple mélange sel-poivre-citron est très tendre et savoureuse. On retrouve ensuite les petites galettes de Hué : une toute petite mais épaisse galette de riz parsemée de tige d’oignon vert, crevette frit sur laquelle on verse un peu de noic nam toujours. Un régal. Entre le frais et tendre de la galette et la friture de la crevette….
Enfin, une feuille de bananier renfermant un riz délicatement parfumé et accompagné de quelques ailes de poulet cuits et revenus dans la citronnelle.
On terminera par une assiette de fruit frais, rafraichissant, de la pastèque, du melon vert, des mangoustans bien juteux et quelques bananes en beignet recouvert d’un fin miel et quelques cacahuètes.
J’oubliais de préciser que tout cela était servi dans de magnifiques bols, assiettes, visiblement assez anciens, toujours très détaillés et tenant de belles couleurs rouges pour le « verre » à thé par exemple.
Un endroit exceptionnel pour un repas savoureux, loin de la ville et des rues bruyantes qu’il me tarde de retrouver.